LA COLLECTION PANTHÈRE SORT LES GRIFFES

La nouvelle collection de bagues à prix doux de Cartier rappelle qu’être une femme panthère n’a pas de prix, sinon celui d’être soi. Comme un hommage à la première d’entre toutes, la légendaire Jeanne Toussaint, surnommée La Panthère à cause de son indépendance.

Ce sont des bagues qui ont de la gueule –au sens strict, comme au sens figuré. En or jaune ou en or rose, parsemée de grenats tsavorites et d’onyx, cette gamme accessible élargit à toutes les femmes le bon mot de Cocteau lancé à propos de l’engouement autour des bijoux panthère Cartier. « Les femmes élégantes et fortunées sont définitivement affectées de panthéromanie. » Qu’importe la fortune. Être femme panthère, c’est aujourd’hui plus une question d’esprit que de prix. De magnétisme et d’émancipation, célébrés depuis plus d’un siècle par l’emblème de la maison française.

Panthéromanie

La panthère apparaît la première fois en 1914, ornant d’abord un carton d’invitation Cartier, puis sous les traits d’un motif tacheté d’une montre en onyx et diamant et bientôt sous une forme figurative, décorant la surface d’un étui à cigarettes ou d’une broche et d’une bague. Peu à peu, grâce au génie de Jeanne Toussaint, en charge des collections du joaillier français, elle trouve les contours exacts de son animalité, et se matérialise en 3D, façon bestiaire vivant.

On lui voue vite une passion dévorante. En 1948, la duchesse de Windsor, succombe au magnétisme félin d’une broche cabochon d’émeraude de 116,74 carats sur lequel trône une panthère piquée d’émail noir. Une année plus tard, la divine Daisy Fellowes tombe sous le charme d’une broche Toison d’Or articulée. En 1967, c’est l’actrice latino-américaine Maria Félix, qui s’offre un spectaculaire bracelet en onyx et diamant à deux têtes. Chacune de  ces femmes de caractère y voit le porte-parole de son émancipation.

Une communauté wild

Les années filent, les créations se succèdent, célébrant le va-et-vient entre dessinateurs, horlogers, joailliers, sertisseurs, polisseurs et lapidaires de la maison, captant inlassablement l’audace des femmes, quelque soit l’époque. « L’idée, dit-on chez Cartier, n’est pas d’imiter la nature mais de lui rendre hommage, d’insuffler la vie à l’animal et de le doter d’une personnalité. » Désormais, les femmes panthère Cartier sont des héroïnes modernes, une communauté d’ambassadrices (et d’ambassadeurs) rassemblés sous le seau d’une liberté frondeuse : le piquant mannequin Maria Carla Boscono, l’artiste chinois Chang Chen ou la jeune actrice Elle Balinska, héroïne du remake de Charlie’s Angels.

Portée du bout du doigt, à pleine gorge ou mordant avec délicatesse un poignet, en bague, en collier, en boucle d’oreille, en montre ou en bracelet, le fauve 2020 a des airs de totems. Joaillerie, horlogerie, parfum, accessoires, chaque apparition de sa robe tachetée, dorée ou pavée, est éclatante de technicité et d’audace. Une empreinte indélébile. Un « chatoiement de la pensée », comme l’indique l’étymologie du mot grec poikilos. «  Difficilement saisissable, [la panthère] palpite, accordée au monde, pavoisée.*» La liberté Cartier.

*La panthère des neiges, Sylvain Tesson

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