ANNA OCTOBER : INTERVIEW

Dresses created to be undressed. C’est ainsi qu’Anna October résume sa marque aux robes très sexy, conçues dans l’esprit d’un ready-to-date. Sa dernière collection est un hymne à la « beauté immaculée » de son pays, l’Ukraine. Interview Judith Spinoza.

INTERVIEW ANNA OCTOBER WINTER 23/24

INTERVIEW ANNA OCTOBER WINTER 23/24

INTERVIEW ANNA OCTOBER WINTER 23

INTERVIEW ANNA OCTOBER WINTER 23

INTERVIEW ANNA OCTOBER RESORT 24

INTERVIEW ANNA OCTOBER RESORT 24



Jardin d’Ukraine


Dresses created to be undressed. C’est ainsi qu’Anna October résume sa marque aux robes très sexy, conçues dans l’esprit d’un ready-to-date. Sa dernière collection est un hymne à la « beauté immaculée » de son pays, l’Ukraine. BY Judith Spinoza.

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ANNA OCTOBER : INTERVIEW

Que raconte Pleasure Garden, la collection PE 2023 ? Dans le clip, on découvre une jeune fille dans un jardin en Ukraine qui a quelque chose d’un Eden sur une musique électro ? C’est un hommage à l’Ukraine et à sa beauté immaculée. À ce moment-là, j travaillais à la collection et à la construction de mon propre jardin en même temps. C’est donc une métaphore sur l’idée de s’amuser, de se sentir naturel et joyeux. Le jardin est le lieu où la vie grandit, la femme aussi – de l’intérieur pour briller à l’extérieur, comme une fleur. La musique a été écrite par DJ Bejenec, artiste ukrainien. Nous y travaillions ensemble et c’était la première fois que je dirigeais la vidéo et que je naviguais également dans la production musicale, c’était vraiment amusant.

Comment faites-vous le grand écart entre un pays en guerre et les plongées dans les Fashion Week où vous avez présenté vos dernières collections ? Nous ne choisissons ni l’époque ni les moments auxquels nous sommes confrontés, mais comment y faire face. La guerre nous a appris la résilience et de rester concentrer sur les choses essentielles. Désormais, j’utilise mon travail et mes relations pour aider mon pays. Parfois, tout semble surréaliste, mais je fais juste ce que je dois et je n’y pense pas. Paris est une ville accueillante et gentille avec moi, c’est ma deuxième maison.

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Parallèlement à votre label, vous avez lancé avec Julie Pelipas, ancienne directrice de Vogue Ukraine, Bettter.Community, une plateforme digitale pour aider les créatifs de votre pays. Quel est son principe ? Rassembler les meilleurs créatifs d’Ukraine, révéler leur talent et leur force et les aider à faire évoluer leur travail. Nous souhaitons construire une nouvelle image de l’Ukraine. Nous recherchons une collaboration, pas des condoléances.

Selon vous, un créateur de mode doit-il forcement être engagé ? Absolument oui, c’est la seule façon dont cela fonctionne. Ce n’est pas le travail de 9h à 17h, parfois c’est 24h/24 sans week-end. Être designer, c’est être au service des gens, embellir leur quotidien et leur apporter des expériences émotionnelles particulières.

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Votre marque est à la fois romantique et engagée ? Ma marque est conçue pour et par les femmes et tout ce qu’il y a entre cela.

La signature de Anna October, qui est un label éthique, consiste à intégrer des éléments de
lingerie à des tissus recyclés. Quelles sont vos pièces phares ? Des robes et des bustiers ?
Incontestablement les robes ! J’adore les créer, et à chaque fois c’est un voyage qui m’emmène vers un lieu inconnu dès que je commence à draper. C’est excitant. J’aime explorer comment le tissu peut compléter le corps et quels détails nous pouvons ajouter. C’est comme concevoir une nouvelle chaise. Les robes de rendez-vous, élégantes et sensuelles sont devenues la signature d’Anna October.

Vous dites être inspirée de Jean Paul Gautier et des silhouettes des Oscar. Pourquoi cette
signature très 90’s ?
Je suis une enfant des années 90 ! Le premier designer que j’ai découvert dans le magazine était Jean Paul Gautier. Quand j’ai déménagé à Paris, je me suis senti connectée à ces souvenirs, si bien que j’ai voulu leur rendre hommage, les incarner. L’esthétique épurée des Oscars des années 90 est incroyable, j’aimerais que les femmes s’habillent plus comme ça !

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Vous signez d’ailleurs vos collections sous ce joli concept de ready-to-date… J’encourage les femmes à aimer être femme. J’aimerais qu’Anna October soit la première marque à laquelle vous pensez lorsque vous devez choisir une robe pour un rendez-vous romantique. La robe est associée à des occasions spéciales, donc je veux créer plus d’opportunités pour que celles-ci se produisent. C’est un état d’esprit, une ambiance, l’ambiance « prêt à sortir ».

Votre vision de la féminité c’est cette femme très sexuée pourtant capable de prendre les

armes ? La sexualisation et l’objectivation sont des choses avec lesquelles je me débats. Ces phénomènes existent mais nous limitent. J’aimerais que les femmes se sentent assez en confiance pour être sexuelles et féminines sans qu’on pense d’elles qu’elles sont recherche une attention supplémentaire.

ANNA OCTOBER : INTERVIEW

Vous avez commencé à faire des vêtements adolescente, à 15 ans, puis lancé votre marque en 2010, à 19 ans à Kyiev. J’ai su que je voulais être designer quand j’avais 8 ans, alors me lancer après 11 ans de dessins et de rêveries ininterrompus m’a semblé naturel. Comme j’étais autodidacte (excepté mes études de partonage et de couture prises quand j’avais 14 ans), je ne savais pas vraiment ce que cela signifiait d’être designer et de lancer une marque. Je n’avais pas peur d’échouer. La seule chose dont j’avais peur, c’est de ne pas tenter.

Depuis la guerre, vous travaillez entre Paris et l’Ukraine, où sont encore installés vos ateliers, que vous avez délocalisés de Kyiev à l’Ouest du pays. Nous travaillons à Kyiev et une partie de l’équipe est en Estonie, où nous avons un autre bureau et un entrepôt car il est plus sûr de garder le stock et plus rapide de livrer à partir de là. Je me rends à Kyiev tous les 2-3 mois. Nous nous adaptons à tout parce que nous aimons ce que nous faisons et nous n’avons pas non plus d’options pour échouer ou être faibles.

À ce jour, quel est votre réseau de vente ? Nous avons plus de 40 détaillants, dont la majorité aux États-Unis. Parmi les plus importants, il y a Ssense, Moda Operandi, Galleries Laffayette, Harrords

Qu’attendez-vous de la mode aujourd’hui ? Je n’ai aucune attente, seulement des projets et des ambitions, j’espère faire quelque chose de précieux et de spécial. Si les gens l’apprécient, c’est plus que ce à quoi je peux m’attendre.

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