LES FILLES STYLEES D’HUBER EGLOFF

 

Inséparables depuis que leurs chemins se sont croisés chez Akris, Andreas Huber et Raúl Egloff Alcaide ont trouvé l’ingrédient secret qui donne du piment à la mode. Avec leur marque Huber Egloff, ce duo dynamique écrit depuis 2013 les prochaines pages de la mode. Ces Helvètes de 33 ans s’inspirent de la vie autour d’eux autant que de leur entourage et le résultat séduit, étonne et leur a obtenu le Design Preis Schweiz en 2015.

Que ce soit devant l’objectif de Robbie Rodriguez, sur le dos de Tamy Glauser – oui, la même qui a défilé pour Vuitton – ou sur le personnel du Pavillon Suisse de l’Exposition Universelle, leurs créations incarnent une nouvelle vague de coupes justes et d’innovations textiles, taillées avec une précision presque horlogère pour une silhouette qui doit moins aux années 90 qu’à deux garçons bien dans leur époque et dans leur vie.

1nstant cloud – Choisissez-vous vos collaborations ?

A : Ça se fait de manière naturelle. Nous avons envie de travailler avec nos amis, alors on trouve une manière de le faire.

R : Vous devez avoir le même goût, les mêmes envies. A partir de là, vous pouvez collaborer. Et nous sommes ouverts à toutes les idées, nous sommes ouverts à cela. Le but est de faire quelque chose dont tout le monde peut être fier.

1nstant création – Créer en duo, comment ça marche? 

R: Il y a les premiers croquis et les idées, les tissus et les échantillons… C’est un processus qu’on fait ensemble et c’est très excitant de construire une collection.

A: Ce que je préfère, c’est travailler la palette de tissus et de coloris. Trouver de nouvelles solutions, des détails. C’est une forme de recherche et là où on peut vraiment explorer. Au niveau création, c’est au moment des essayages, lorsqu’on ajuste directement le tissu sur le mannequin. 

R : Travailler la silhouette et développer chaque style. Cette saison, nous nous sommes particulièrement concentrés sur des pièces qui nous tenaient vraiment à cœur.  

A : Une sélection restreinte et plus forte.

1nstant égoïste – Et qu’est-ce que vous laisseriez à l’autre? 

A : Les fiches techniques. (Rires.) Parfois, le contact avec les fournisseurs quand les choses traînent où qu’on n’arrive pas à obtenir des informations. 

R : La comptabilité, la paperasse en général. Mais c’est une partie du processus.

1nstant identité – Pourquoi vos créations sont-elles aussi profondément ancrées dans la réalité ?

A : Parce que la mode est une histoire de réalité, elle parle de notre société, de nous. C’est normal pour nous d’être lucides.

R : Nous voulons créer du désir avec la vraie vie et de vraies choses. Il y a une forme de créativité dans la réalité. On peut la faire vivre au quotidien. C’est comme des vraies vacances, pas des vacances rêvées.

A : En gros, la mode parle d’un produit qu’on porte tous les jours, au bureau ou le weekend. Des pièces pour la vraie vie.

R : Faire des vêtements qu’on ne porte qu’une fois ne nous intéresse pas. On fait des vêtements qu’on va porter à des fêtes, dans la vie de tous les jours. Et quelques pièces dingues quand même !

A : Ça devient si réel que ça altère ta perception de la réalité. Présenter dans un contexte réaliste peut aussi être une approche réaliste.

1nstant essentiel – Qu’est-ce que vous emmèneriez sur une île déserte?

A : Si possible, ma petite amie! (Rires.) Et de la bonne musique.

R : Mon iPhone.

A : Sans réseau, ton iPhone ne sert à rien ! De la bonne musique, de bons livres. Et un couteau suisse. (Rires.) C’est notre culture.

R : Le truc du couteau, c’est véridique. Mon grand-père disait toujours “un garçon doit avoir son couteau.” Il n’était jamais sans. 

1nstant motivation – Quelles sont vos règles d’or?

R : Créer de belles choses. Ca a toujours été ma motivation. Fais quelque chose du fond de ton cœur.

A : Fais ce que tu aimes. Reste toi même et aime ce que tu fais. C’est la chose la plus importante en mode, et dans la vie.

  • Interview / Lily Templeton
  • Collection / Automne Hiver 2016 / 17
  • Vidéo / Léo Haddad / ALexandre Silberstein
  • Produced / Huber Egloff / Première heure

 

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