LES SACS D’ISABELLE FARRUGIA

 L’instant Isabelle Farrugia

 

L’instant C.V.

Parler de son Nul de mari (Dominique vous l’aurez compris) aurait pu être une tentation, une dérive aisée. Mais pas une seconde l’idée ne nous viendra à l’esprit dès la porte du showroom d’Isabelle Farrugia passée. Loin d’être une « femme de », le parcours de cette créatrice parle de lui-même : vingt ans dans la communication aux côtés de grandes éminences de la publicité et de l’entreprenariat français, puis dans l’univers des médias ont forgé son caractère et une certaine habitude du challenge. « Et un jour, j’ai dit stop. Je voulais changer de vie, mais pour faire quoi ? J’avais enfin du temps pour moi, alors je me suis plongée dans les réseaux sociaux, Instagram et WhatsApp. Là, j’ai découvert un incroyable business autour des accessoires très largement “inspirés de“ mais étonnamment bien faits. C’est en y découvrant un sac en python que j’ai eu le déclic. »

L’instant où tout commence

« J’aime les sacs depuis l’enfance. Ma mère m’a rappelé il y a quelque temps qu’elle m’a même appris à marcher en tenant les anses de son grand cabas. Mon expérience de sac en python “à la manière de“ sous le bras, je suis partie à Java pour remonter la filière de cette peau qui me fascinait. J’ai rencontré des producteurs, découvert et appris les réglementations en vigueur comme la fameuse convention CITES de Washington, approché des fabricants car il n’était pas question pour moi de faire n’importe quoi avec n’importe qui sans me préoccuper de l’éthique et de la qualité. Quelques semaines plus tard, je suis rentrée avec des échantillons et je me suis lancée toute seule comme une grande. »

L’instant concept

« Même si elle est exclusivement en python et produite en petite quantité, je tenais absolument à ce que la collection reste accessible. Ensuite, comme je suis la championne des tendinites dues à des sacs trop lourds et chargés à bloc, je voulais des modèles poids plume. Ce qui signifiait des fonds amovibles, des aimants à la place de gros fermoirs, des anses confortables… Plus différentes astuces comme une pochette amovible, un petit miroir assorti à la couleur du sac, des poches intérieures, etc. Enfin, comme le python reste un investissement, je me suis tenue à des lignes simples dont on ne se lasse pas : cabas, besaces, formats rectangulaires, crossbags, pochettes et petite maroquinerie. »

L’instant python

« On a souvent l’image d’une peau aux écailles rêches et rigides, qui s’abîment au moindre accroc et vieillissent plus mal que des cuirs ou même des crocodiles. En Indonésie, j’ai découvert des peaux ultra souples et douces. Il est possible en plus de décliner les couleurs à l’infini : mon colorama en affiche une soixantaine.

L’instant collector

« Ma signature, c’est une tresse de cuir qui court sur tous les modèles. Mais comme pour moi, un sac est vraiment le prolongement de celle qui le porte, j’ai eu envie que mes clientes posent leur patte si elles le désiraient et puissent personnaliser leur modèle, en faire une pièce unique, la leur véritablement. »

L’instant 2

« Je fais tout toute seule, logistique comprise. J’ai le temps et je veux conserver cet esprit de production limitée, de fabrication artisanale et soignée réalisée dans un atelier familial balinais, et surtout des prix raisonnables. Je suis très fière que certaines boutiques aient déjà repéré mes sacs mais chaque chose en son temps. Pour l’instant, ce qui m’émerveille est surtout le sourire de chaque cliente dès qu’elle a son sac entre les mains. »

L’instant baseline

« Quand je n’ai pas le moral, je vais m’acheter un sac. Le claim Isabelle Farrugia ? “Bag is the best medicine“. »

isabellefarrugia.com

De 80€ pour un étui à passeport à 900€ pour un sac de voyage 48h.

Pull Comptoir des Cotonniers et pantalon en cuir Fabio Quaranta.

  • Text / Interview / Claire Mabrut
  • Photos / Hugo Mapelli
  • Style / Christine Lerche
  • Model / Stéfania / Agence WM
  • Casting Director / Nathalie Tricot
  • Make-up / Masae Ito
  • Hair / Taan Doan
  • Produced by 1nstant.fr

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