L’1NSTANT LE GRAMME

Qu’est-ce qu’il y a dans un gramme ? Dans Le Gramme d’Erwan Le Louër et Adrien Messié, il y a : Deux hommes déterminés, une idée simple, une forme encore plus simple, de l’expérience (JEM pour le premier, 7 ans chez Andrée Putman pour le second), une bonne dose d’exigence, un néon « Ta Gueule » accroché en salle de réunion…

En résumé, il faudrait dire que Le Gramme, c’est une marque pour homme – même si les femmes se l’approprient volontiers – qui propose des bijoux en argent et or, fabriqués en France. Mais leur forme élémentaire est devenue un langage avec lequel le duo écrivent une poésie presque horlogère. Discrets et sobres, ces rubans ouverts (argent ou or, c’est à vous de voir) s’invitent depuis 3 ans sur les poignets chics.

1nstant originel : D’où vient le nom ?

L’artisan coupait à droite et à gauche, il formait et ensuite au moment de payer, il le mettait sur sa balance et il disait « voilà, il y a 37 grammes, 43 grammes d’argent ». Un soir, ma sœur me suggère d’appeler les bracelets par leur poids. J’ai dit que la marque s’appellerait Le Gramme.

1nstant identité : Le Gramme, c’est quoi ?

C’est cette idée que j’avais du bracelet jonc ouvert, très simple. La forme élémentaire s’est imposée d’elle-même. Ruban ouvert, avec des angles maitrisés, des arrêtes franches, pas trop gracile et avec la possibilité d’accumuler. Argent 925, poli à l’extérieur, brossé à l’intérieur, histoire d’avoir quelque chose de plus raffiné. Et évidemment le grammage, uniquement des nombres impairs, marqué sur chaque produit, pour identifier les pièces.

1nstant rencontre :

On m’a présenté Erwan, qui avait cette expérience de monter une marque de bijoux. Il croyait dans l’univers de l’homme, j’arrivais avec cette idée, le nom, l’accumulation. On s’est vus, on s’est revus, une semaine après, on s’est dit banco, on y va.

En trois mois, on s’est préparés. Le Gramme n’existerait pas sans l’expérience et l’expertise d’Erwan. Ce qui me paraissait normal, évident et naturel quand je l’ai entendu mais comme je n’avais jamais été confronté à ça personnellement, ce n’est pas les mêmes automatismes.

1nstant forme : Pourquoi prendre une seule forme et la décliner ?

En t’appropriant ces formes, tu créé une pièce unique. De basique, tu fais ton propre assemblage. La continuation de cette forme élémentaire, intemporelle avec un design épuré, c’est des bracelets si simples qu’ils en sont devenus universels.

C’est une surface neutre, donc on peut même aller vers de l’artistique, en faisant intervenir quelqu’un comme Nicolas Ouchenir, qui va graver à l’intérieur ou ajouter un design extérieur comme la tête de Bacchus qu’on a fait pour Les Bains ou la collaboration avec le Bon Marché avec ces frises très identitaires sur argent brossé.

1nstant cocorico : Pourquoi faire le choix du Made in France ?

C’est le savoir-faire fort qu’on cherche. S’il est en France tant mieux, et on s’efforcera de le réaliser ici. Pour les bracelets, on fabrique en France. La notion de fabrication française a un coût, on ne fait pas de super plus-value sur le produit. On achète à un prix, en France avec des matériaux nobles, usinés et finis à la main en France. L’artisan va recadrer, te réorienter, t’encourager à avoir une autre idée, amener à la bonne solution. C’est de cette discussion que naît un produit.

Nous pourrions fabriquer ailleurs, mais à quel coût, à quel souffrance de développement de produit ?

L’autre fierté, à partir du moment où on est fabriqué en France, et qu’on fait 60% de notre chiffre d’affaire à l’export, on importe des devises étrangères pour stimuler l’économie à notre toute petite échelle, mais on entretient un savoir-faire.

La suite, dans un 1nstant : Quels sont vos projets pour la marque ?

La démarche sera toujours de prendre une forme qu’on aime et la décliner. Pour avoir ce même dessin qui se reproduise, et c’est la fonction qui décide. Si on prend la parole, il faut qu’il y ait un vrai sens, et le sentiment d’une vraie réponse à une demande. L’univers du voyage nous attire. L’univers de l’écriture est l’un des sujets les plus proches, que nous avons envie d’explorer en ce moment. C’est masculin, ce sont de beaux objets.

Quand on parle de Le Gramme, c’est épuré, intemporel, qualitatif donc oui, par défaut, ça élimine des envies. On ne fait pas du mass market. Souvent, on fait son pain noir, sois fier de tes convictions. Au bout d’un moment, on n’a plus trop besoin de tenir la barre. Les gens ont compris, toi tu as compris.  Et ça, c’est cool.

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  • Interview / Lily Templeton
  • Photo / Hugo Mapelli
  • Style / Christine Lerche
  • Fashion / Coordination / Sabine Revaud
  • Produced / 1nstant.fr
  • Crédit / Fashion / Col en cuir maison Ullens / Bracelets / Bagues / Le Gramme   

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